Mais qu’est-ce que le Jiu-Jitsu Brésilien et en quoi cela consiste ?

 

Le Jiu-Jitsu Brésilien (BJJ) est un art martial dérivé du jujitsu japonais traditionnel (qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de judo) qui se pratique principalement au sol et dont l’objectif est d’obtenir des positions dominantes, qui permettent d’éviter de prendre des coups et de contrôler un adversaire sans le frapper, tout en ayant l’avantage de pouvoir appliquer, au besoin, une technique de soumission, souvent associé à une clé articulaire. Communément surnommé « le jeu d’échecs humain », le Jiu-Jitsu Brésilien est un art martial moderne qui puise sa quintessence dans la maitrise des principes fondamentaux de leviers. Celui-ci permet d’ailleurs à une personne de taille et force inférieure de vaincre un adversaire au gabarit plus imposant grâce à des techniques qui utilisent le poids de l’adversaire ainsi que divers mécanismes de levier qui nécessitent une force minimale, étant basé sur le timing et l’exécution de technique parfaite. Les frappes (coups de pied, poing, coude, tête et genou) volontaires sont interdites dans la pratique officielle.

Un combattant de Jiu-Jitsu Brésilien pratique son art vêtu d’un gi de Jiu-Jitsu (prononcé « gui ») appelé à tort kimono, bien que ce soit habituel dans le langage courant.

Comme son ancêtre le Judo, le Jiu-Jitsu Brésilien possède de nombreuses similarités et quelqu’un qui n’y connaît rien pourrait facilement les confondre. Dans les 2 cas, on y retrouve:

**  Des amenées au sol,

**  Des immobilisations au sol,

**  Des clés d’articulations,

**  Une absence de percussions (coups de poing, pieds, etc.).

 

 

Mais alors quelle est la différence entre le Judo et le Jiu-Jitsu Brésilien?

 

Alors que le judo met l’accent sur les projections pour amener l’adversaire au sol et les immobilisations, le BJJ se focalise principalement sur le combat au sol et la soumission par étranglement ou clé articulaire. Par ailleurs, seules les clés de bras ou de coude sont autorisées au Judo alors qu’au Jiu-Jitsu Brésilien, chaque articulation peut être sujette à une clé douloureuse.

Le Jiu-Jitsu Brésilien diffère également des autres arts martiaux du fait qu’il propose des solutions multiples pour différente phase du combat. Certains autres arts martiaux comme le Tae Kwon Do ou le Karate privilegient plus les coups de poings/pieds, mais surtout la force et la vitesse. La réalité nous démontre cependant que la vitesse et la force n’ont plus d’importance lorsqu’un adversaire plus gros et athlétique est par-dessus nous. Tandis que d’autres arts martiaux comptent beaucoup sur la force et la vitesse, le Jiu-Jitsu Brésilien repose sur l’effet de surprise, de levier et contrepoids.

 

 

Les origines du Jiu-Jitsu Brésilien

 

En 1904, Mitsuyo Maeda, talentueux disciple du père fondateur du Judo, Jigoro Kano, se rend aux États-Unis pour promouvoir son art et y débute sa carrière professionnelle de combattant qu’il réussit avec brio. Après plusieurs passages en Europe, en Amérique Centrale et au Brésil, Maeda décide de s’installer définitivement au Brésil en 1917. C’est à cette époque qu’il enseigne le Jiu-Jitsu (qui était appelé Judo à cette époque) à Carlos Gracie, fils de Gastao Gracie, pour remercier cet homme d’affaires influent de l’avoir aidé à s’établir. Après plusieurs années d’apprentissage, Carlos Gracie crée une école de Jiu-Jitsu et l’apprend à son tour à ses frères, sauf à Helio Gracie qui devait se contenter de les regarder et d’écouter l’enseignement à cause de sa stature fragile.

Alors qu’Helio avait 16 ans, un éleve se présenta à lui en l’absence de son frère Carlos. Helio proposa donc de commencer le cours en se servant des techniques qu’il avait mémorisées. Il commence ainsi le Jiu-Jitsu et modifie petit à petit chaque technique pour l’adapter à son physique frêle (5`5`` et 135 livres), privilégiant la technique, le timing et l’effet de levier à la force brute. C’est la naissance du Jiu-Jitsu Brésilien.

Pour promouvoir le Jiu-Jitsu Brésilien, Rorion Gracie, fils d’Helio crée le célèbre Ultimate Fighting Championship. Avant de devenir la compétition réglementée qu’elle est aujourd’hui (limite de temps, catégorie de poids, test-anti dopage, etc.), l’UFC a d’abord été crée pour se rapprocher d’un combat réel, un tournoi tous styles confondus et sans distinction de poids dans le but de trouver le combattant ultime. Entouré de plusieurs champions d’arts martiaux de pieds/poings (boxe, karate, kickboxing, etc.), Royce Gracie, fils de Helio et représentant du Jiu-Jitsu Brésilien fait office d’outsider lors du premier affrontement. Pourtant, il finit par remporter le tournoi, marquant ainsi l’avènement du Jiu-Jitsu Brésilien. Royce gagnera aussi les autres éditions. Le Jiu-Jitsu Brésilien, art martial encore méconnu aux États-Unis, va prendre son essor. Et avec les victoires de Royce aux premières éditions de l’UFC, le BJJ ne cessera de se populariser. En plus de démontrer la supériorité du Jiu-Jitsu Brésilien sur les autres arts martiaux, l’UFC et Royce Gracie ont permis de révolutionner la pratique des arts martiaux mixtes en introduisant le combat au sol. Aujourd’hui, tous les combattants de l’UFC et autres compétitions de combat libre sont adeptes de cross-training : ils pratiquent aussi bien un art martial de frappe qu’un art de grappling comme le BJJ. Le Jiu-jitsu Brésilien est d’ailleurs le sport de combat au sol le plus représenté chez les athlètes modernes d’arts martiaux mixtes.